Adélaïde R. Sharpe [Terminée]

Adélaïde... C'est un peu un prénom de grand-mère, non ? Perso', je trouve que ça fait grand-mère et je ne sais même pas pourquoi je me suis coltinée un nom pareil ! Je n'ai pas de parents alors je ne peux même pas leur demander la raison. Je parie quand même sur une histoire de grand-mère décédée peu de temps avant ma naissance. Bref. Mes darons ont eu la bonne idée de me déposer dans un cirque. Un pu** de cirque ! Soit je pleurais beaucoup trop et ils ont décidé de me punir soit ils ont complètement craqué. Le directeur m'a donc trouvée dans une couverture (trop sympa) et a décidé de m'adopter non officiellement.

Et là. Les ennuis ont commencé. Vous savez ce que c'est de vivre en cirque vous ? Et ce n'est pas parce que vous êtes la fille du directeur que vous avez quelques privilèges ! Au début, j'étais surtout là pour regarder, donner des objets et puis en grandissant, on me demandait plus de danser, de jongler et de m'occuper des tigres. Ces sales bestioles qui m'ont mordues plus d'une fois et qui me filent réellement les chocottes. Je ne garde vraiment pas un bon souvenir du cirque. Si on ne faisait pas comme le directeur voulait, il était capable de jeter dans la cage des tigres pour nous remettre les idées en place.

Je suis restée dans cette situation une bonne dizaine d'années. Je ne comprenais vraiment pas pourquoi des gens payaient pour voir des monstres de foire ou des animaux en cage... Et puis un jour, mon sauveur. Occupée à réparer les machines de mes collègues, je remarquais un homme en train de tourner autour du chapiteau, comme si il faisait des repérages. Et puis, au bout d'un moment, il est venu m'aborder. J'avais 13 ans. On a discuté, il m'a demandé si j'étais réellement heureuse ici et pour la première fois, j'ai su me livrer et dire le fond de ma pensée : non je n'étais pas heureuse et je voulais partir.

Il m'a offert une porte de sortie. Je ne sais plus trop comment, mais nous avons réussi à nous enfuir tandis que les cracheurs de feu et lanceurs de couteaux essayaient de nous rattraper. Le cirque, une fois qu'on y est, on y reste jusqu'à la mort. Nous nous sommes cachés un bon moment dans une ruelle, ce qui nous a permis de faire connaissance : Il s'appelait Steven et apparemment je lui rappelais un proche. Et qu'à mon âge, je ne devrais pas être dans cet environnement. Nous sommes allés chez lui et pour la première fois, j'eus l'impression d'avoir réellement un père. Loin d'être un papa poule, il était là quand j'avais besoin d'aide et a su m'orienter dans un domaine qui me plaisait : la mécanique.

L'année suivante, il m'a proposé d'intégrer les Elementis en m'expliquant ce qu'il se passait, la guerre tout ça, tout ça. J'ai trouvé ça cool alors j'ai suivi. Et l'année suivante, à mes 15 ans, Elementis et Domae sont finalement devenus copains comme cul et chemise. Et alors, là, ça a été la révélation pour moi. Je voulais être Domae. Non mais franchement, c'est trop cool d'avoir un animal, j'adore les animaux ! J'espère juste ne pas me retrouver avec un tigrer sinon j'aurais l'air bien con... Du coup, pendant 3 ans, j'ai fais mes missions de manière régulière : infiltration, espionnage, faire le guet, faire l'appât, faire la cuisine.

Je suis restée cinq ans dans l'Alliance. C'était cool, les missions étaient top mais je me suis rapidement lassée... Boarf, je ne sais pas, j'avais besoin d'air, de liberté et pas qu'on vienne me chercher à 1h du mat' pour me rappeler que je suis censée être en mission. Alors j'ai raccroché. J'ai juste dis que je voulais partir mais qu'ils étaient toujours dans mon cœur (je me suis dis que ça passerait plus). Enfin, si ils ont une galère, ils peuvent me chercher, je ne leur lancerai pas Huguette à la tronche (ma clé à molette au cas où).

Aujourd'hui ? Aujourd'hui... Je passe de temps en temps chez Steven car j'aime pas être seule dans mon petit appartement. Je travaille dans l'atelier mécanique et quand je n'ai pas envie d'y aller, je vais faire mes petits spectacles de rue. Je n'aimais peut-être pas le cirque mais danser, jongler, bouger me fait toujours du bien ! Parfois, je crois d'anciens collègues du cirque et croyez moi, je prends mes jambes à mon cou dans ces moments-là ! Je crois qu'ils n'ont toujours pas dirigé mon évasion et ils ont sûrement l'espoir que je revienne vers eux. Mais ils se mettent le doigt dans l’œil jusqu'au cou ! Et toc !